
Ce dimanche, nous avons décidé de donner suite à la proposition de notre chauffeur de taxi de confiance, et d'aller en famille visiter le zoo de Ziniare, à environ 30 km hors de la capitale. Notre chauffeur nous accompagnait lors de la visite, qui se fait à pied en compagnie d'un guide. Celui-ci est en fait un membre des forces armées.
Ce zoo présente un intérêt particulier. En effet, il reçoit moins de visiteurs que d'autres zoos, destinés au grand public, comme il est d'un accès moins facile. Les animaux paraissent donc moins blasés que lorsque des écoles entières défilent pour les faire réagir. Aussi, les grillages de sécurité correspondent à des normes disons, africaines... C'est l'observation qui en bénéficie puisqu'il n'y a pas de doubles barrières. En fait, la seule chose qui nous séparait des animaux, c'était un simple grillage de style "terrain de baseball", qu'on pouvait approcher à loisir.
Le guide nous a donc fait visiter successivement les cages des onyx, tigres, lions, hyènes, macaques, éléphants, phacochères et autres. La cage des deux hyènes a retenu particulièrement notre attention. Une des bêtes grognait en continu, le museau collé au grillage et nous suivait dans nos déplacements. Seul le grillage l'empêchait de nous découper en morceaux. L'animosité était réciproque. Une hyène, ce n'est pas très gros: comme un gros berger allemand, mais infiniment plus laid. Hannatou, mon africaine d'épouse, m'a expliqué que la hyène occupait, dans les légendes africaines, la place du loup dans les contes occidentaux. C'est l'incarnation du mal. Celle qu'on a vu n'a rien fait pour dissiper cette perception.
Une cage impressionnante fut également celle des lions. Ils étaient toute une famille, bien visibles, à à peine deux mètres de nous. C'est réellement un animal magnifique.
Cependant, de toutes nos observations ce jour-là, aucune ne fut plus émotive que celle de l'hippopotame. Nous avons eu la chance de l'observer au moment de le nourrir. L'hippo était immergé jusqu'à la tête à environ quatre mètres de nous quand le gardien a déposé de l'herbe face à nous, de l'autre côté du grillage. Quelques secondes s'écoulèrent puis la bête décida que l'heure du dîner était arrivée. D'abord, il y eut les énormes voutes d'eau que l'animal souleva. Elles suggéraient la taille de l'animal en un spectacle saisissant. L'émergence de la bête, imperturbable dans l'effort, impériale même, tenait lieu de véritable démonstration de force. Peu à peu, apparût le cuir noir, épais, luisant, suivant des formes arrondies comme celles d'une bouteille. La scène évoquait la majesté du sous-marin qui fait surface, à mi-chemin entre deux mondes. Mais voilà, sous cette machine organique, on vit apparaître peu à peu les pattes minuscules qui l'emmenaient vers la terre ferme. L'hippopotame est l'animal responsable du plus grand nombre de décès en Afrique. Aussi, lorsque je le vis s'avancer vers nous, avec une tête plus grande qu'un réfrigérateur européen et une gueule qui pourrait contenir un homme recroquevillé, je ne pouvais que penser aux hommes dont cette vision fut la dernière. Face à lui, un homme muni d'une lance aurait des airs de garçonnet avec une baguette. L'hippo aurait tôt fait de la briser d'un coup de gueule. Nous sommes restés pétrifiés devant la grille, fascinés. Le gardien dût nous tirer l'oreille pour nous amener à la cage suivante.
De retour à la maison, je consultai mon guide voyage pour en connaître un peu plus sur la faune locale. On y mentionnait des excursions sur pirogue pour aller voir le mastodonte. Non merci.
Ce zoo présente un intérêt particulier. En effet, il reçoit moins de visiteurs que d'autres zoos, destinés au grand public, comme il est d'un accès moins facile. Les animaux paraissent donc moins blasés que lorsque des écoles entières défilent pour les faire réagir. Aussi, les grillages de sécurité correspondent à des normes disons, africaines... C'est l'observation qui en bénéficie puisqu'il n'y a pas de doubles barrières. En fait, la seule chose qui nous séparait des animaux, c'était un simple grillage de style "terrain de baseball", qu'on pouvait approcher à loisir.
Le guide nous a donc fait visiter successivement les cages des onyx, tigres, lions, hyènes, macaques, éléphants, phacochères et autres. La cage des deux hyènes a retenu particulièrement notre attention. Une des bêtes grognait en continu, le museau collé au grillage et nous suivait dans nos déplacements. Seul le grillage l'empêchait de nous découper en morceaux. L'animosité était réciproque. Une hyène, ce n'est pas très gros: comme un gros berger allemand, mais infiniment plus laid. Hannatou, mon africaine d'épouse, m'a expliqué que la hyène occupait, dans les légendes africaines, la place du loup dans les contes occidentaux. C'est l'incarnation du mal. Celle qu'on a vu n'a rien fait pour dissiper cette perception.
Une cage impressionnante fut également celle des lions. Ils étaient toute une famille, bien visibles, à à peine deux mètres de nous. C'est réellement un animal magnifique.
Cependant, de toutes nos observations ce jour-là, aucune ne fut plus émotive que celle de l'hippopotame. Nous avons eu la chance de l'observer au moment de le nourrir. L'hippo était immergé jusqu'à la tête à environ quatre mètres de nous quand le gardien a déposé de l'herbe face à nous, de l'autre côté du grillage. Quelques secondes s'écoulèrent puis la bête décida que l'heure du dîner était arrivée. D'abord, il y eut les énormes voutes d'eau que l'animal souleva. Elles suggéraient la taille de l'animal en un spectacle saisissant. L'émergence de la bête, imperturbable dans l'effort, impériale même, tenait lieu de véritable démonstration de force. Peu à peu, apparût le cuir noir, épais, luisant, suivant des formes arrondies comme celles d'une bouteille. La scène évoquait la majesté du sous-marin qui fait surface, à mi-chemin entre deux mondes. Mais voilà, sous cette machine organique, on vit apparaître peu à peu les pattes minuscules qui l'emmenaient vers la terre ferme. L'hippopotame est l'animal responsable du plus grand nombre de décès en Afrique. Aussi, lorsque je le vis s'avancer vers nous, avec une tête plus grande qu'un réfrigérateur européen et une gueule qui pourrait contenir un homme recroquevillé, je ne pouvais que penser aux hommes dont cette vision fut la dernière. Face à lui, un homme muni d'une lance aurait des airs de garçonnet avec une baguette. L'hippo aurait tôt fait de la briser d'un coup de gueule. Nous sommes restés pétrifiés devant la grille, fascinés. Le gardien dût nous tirer l'oreille pour nous amener à la cage suivante.
De retour à la maison, je consultai mon guide voyage pour en connaître un peu plus sur la faune locale. On y mentionnait des excursions sur pirogue pour aller voir le mastodonte. Non merci.
Bravo! Très intéressant cet article sur votre visite au zoo. J'espère que tu vas continuer à nous communiquer tes expériences!!!
RépondreSupprimerBonjour François
RépondreSupprimerTrès intéressant et instructif
Continue de nous parler de ce pays que nous ne connaissons pas et qu'il nous plairait de connaître
Gérald et Ginette