vendredi 19 février 2010

L'Afrique, un continent propre!

Je sais ne pas être le seul Occidental à avoir redouté les conditions d'hygiène en Afrique. Ces craintes sont fondées quand on parle des rues pleines de détritus, des égoûts à ciel ouvert ou des comptoirs où l'on découpe la viande au milieu des mouches. Cependant, le Burkinabé est, on ne peut plus propre.







En effet, les critères d'hygiène personnelle ici, sont élevés. D'abord, le Burkinabé prend souvent plusieurs douches... par jour. (c'est le cas de mon africaine d'épouse, qui gardait cette habitude même au Québec en plein mois de janvier.) En effet, depuis mon arrivée, j'ai rarement senti l'odeur de la transpiration. Il faut dire que les Africains, pour la plupart, coupent la journée en deux. Ils s'arrêtent à midi pour reprendre à 15h30, pour ensuite terminer à 18h30. On m'a expliqué que plusieurs profitent de la pause pour se doucher et certains vont même jusqu'à changer de vêtements. Effectivement, en début d'après-midi, on peut parfois sentir la fraîche odeur savonneuse de la douche chez certains. J'ai moi-même pris un certain temps à adopter cette pratique, confirmant ainsi l'idée générale ici, que les Blancs n'aiment pas prendre de douche. En fait, j'ai longtemps perçu une douche en mi-journée comme une perte d'efficacité, la répétition d'une activité qui devrait normalement être réservée au lever ou à la fin de la journée. Pour me rendre au travail, je partage presque toujours un taxi avec d'autres passagers qui montent en chemin. Il n'est pas rare d'être quatre sur la banquette arrière! Jusqu'à maintenant, je n'ai pratiquement jamais été incommodé par des odeurs humaines (mais peut-être en ai-je incommodé quelques uns?) Une seule exception digne de mention: celle d'une femme qui portait le voile noire intégrale en pleine saison chaude! Dans les taxis, il faut éviter d'utiliser les ceintures de sécurité. Les taxis roulent toutes fenêtres ouvertes, dans des rues pleines de poussière. Or, personne ne met les ceintures et personne ne les nettoie. Si vous insistez opur en faire usage, vous risquez, comme moi, de vous présenter chez l'employeur de votre femme avec une large bande de crasse en travers de votre chemise, sous les regards ahurris.





Cette tendance à la propreté est confirmée chez le coiffeur. Dans mon cas, pas besoin de ciseaux; la tondeuse suffit. Le coiffeur prend grand soin de laver la lame de la tondeuse à l'eau de javel et de la frotter avec une éponge neuve. Tous les coiffeurs le font. En fait, un coiffeur a pris presque autant de temps à laver ses instruments qu'il en a pris à me faire une coupe de cheveux. (Il est vrai qu'il m'en reste peu.) Certains diront que c'est pour éviter la propagation du SIDA. En fait, les risques de transmission y sont probablement pour quelque chose, mais n'existent-t-ils pas aussi ailleurs?



Mes observations élogieuses ne s'arrêtent pas là. Au sortir de chez soi, la tenue de l'Africain est le plus souvent impeccable. Par exemple, l'homme d'âge moyen porte habituellement une chemise propre et bien repassée (à manches courtes ou longues!) En fait, cela n'a rien d'étonnant quand on pense que l'Afrique est très protocolaire; il faut faire les choses dans les règles! Mais peut-être que l'explication se trouve ailleurs. L'image publique est ici très importante, et on garde jalousement son intimité derrière les murs de sa cour. Pas question de sortir en bermuda, encore moins en short. Fait remarquable: on aime ici que le repassage soit apparent. Ainsi, le blanchisseur plie soigneusement le vêtement avant de le repasser pour y laisser des lignes symmétriques bien visibles. Finalement, on ne saurait donner une description complète de la properté de l'Africain sans parler de ses chaussures. Elles sont le plus souvent noires ou brunes, et cirées à la perfection. On trouve d'ailleurs des cireurs de chaussure un peu partout. Ceux-ci savent faire un travail remarquable en un instant. Le cirage est offert pour 50 ou 100 francs CFA (au plus 25 cents) et offre l'avantage de prolonger considérablement la durée d'une chaussure.







Au restaurant et sur les terrasses, on a trouvé une variante ingénieuse au lavage des mains dans la salle de bain. On vous apporte une bassine qu'on pose par terre avec un morceau de savon à l'intérieur. Le client prend le savon et s'en frotte les mains. Le serveur y verse alors lentement de l'eau à l'aide de ce qui ressemble à un arrosoir pour les plantes. La chaleur de l'Afrique s'occupe ensuite de les sécher. Voilà qui règle le problème de fermer un robinet sale ou de toucher à la poignée de porte en sortant de la salle de bain.












Une exeption notable à cette hygiène exemplaire est celle d'un petit voisin de 5 ans, dans notre quartier. Il est tellement couvert de poussière, qu'il fait penser à un personnage du dessin animé Charlie Brown: celui qui est toujours dessiné au milieu d'un petit nuage de poussière, qui le suit partout. En effet, il lui suffit de toucher à un de nos murs de stuc blanc pour y laisser sa trace. Il faut mentionner que la peinture lavable ne semblait pas exister en Afrique au moment de peindre notre maison. Peut-être aurai-je bientôt trouvé une solution diplomate pour limiter les dommages causés par ce petit bonhomme attachant, sans lui interdire la cour.





Bien sûr, il y a aussi tous ces gens qui vivent dans une pauvreté extrême et qui, soit en raison d'un manque extrême de moyens ou d'une détresse profonde, vivent dans la crasse. Il y a ces enfants qui jouent dans les déchets pour ensuite venir vous serrer la main. Mais le plus remarquable, c'est cette large majorité de gens qui, sans laveuse automatique, dans des logements minuscules, parfois sans électricité et avec une famille nombreuse, réussissent à garder une hygiène personnelle tout à fait exemplaire.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire