mercredi 10 février 2010

La moustiquaire


C'est connu, la malaria se transmet par les moustiques. Aussi, depuis longtemps, on encourage les Africains à dormir sous la moustiquaire. Personnellement, je m'étais toujours dit que si j'allais en Afrique, je coucherais TOUJOURS sous la moustiquaire pour éviter les risques de contagion. En pratique, il faut savoir que ce n'est pas une expérience aussi simple qu'on pourrait le croire.

D'abord, la première adaptation consiste à arrêter de dire LE moustiquaire et de dire LA moustiquaire. En effet, si l'Africain est un linguiste, mon Africaine d'épouse, aime en plus avoir raison.

Il convient ensuite de décrire l'installation de ladite protection. La moustiquaire est en fait un tissu. (Rien à voir avec les moustiquaires métalliques des portes patio!) Elle est généralement de forme conique ou pyramidale. On la suspend au-dessus du lit. Mais voilà: on veut AUSSI que le ventilateur se trouve au-dessus du lit. On négocie donc un compromis. Une fois la moustiquaire suspendue, on introduit le bas de la moustiquaire sous le matelas (ma compagne adorée m'a expliqué que les moustiques cherchent la moindre ouverture, comme dans un film d'horreur) . Evidemment, cette étape doit être complétée une fois à l'intérieur. C'est là qu'on découvre qu'en une soirée ou une nuit, on se lève souvent! Ah comme il est bon de se moucher, boire de l'eau ou aller à la toilette... quand on en a envie! En fait, si vous avez assez d'espace, vous pouvez aménager votre cocon: boîte de kleenex, livres et autres objets utiles à portée de main. Si vous dormez en couple par contre, c'est plus difficile. A quand une moustiquaire de luxe, avec une fermeture-éclair comme dans une tente?

Les problèmes ne s'arrêtent pas là. Le ventilateur est un outil ESSENTIEL pour pouvoir dormir, nous l'avons déjà mentionné. Or, la moustiquaire atténue grandement la circulation d'air autour du dormeur. Bien sûr, on peut augmenter l'intensité du ventilateur, mais dans mon cas, le ventilateur fait un bruit étrange de vibration à haute vitesse. Alors, encore une fois, je fais ce qu'on fait en Afrique: je négocie.

Le pire problème de moustiquaire que j'ai eu jusqu'à présent était dû à mes pauvres petits pieds secs. En Afrique, je marche beaucoup et le climat au Burkina Faso est, vous l'aurez deviné, sec! Peut-être est-ce ce qui explique que mes pieds sont devenus extrêmement rugueux dernièrement. Croyez-le ou non, mes dessous de pied s'accordaient parfaitement avec la moustiquaire pour former un velcro d'excellente qualité. Ainsi, le moindre contact de mes dessous de pieds avec mon divin cocon protecteur le fixait à mes pieds, pour ensuite l'entraîner au gré de leurs mouvements et le faire ressortir de sous le matelas. L'ouverture béante ainsi créée m'exposait à une attaque, insignifiante dans l'immédiat, mais pouvant aller jusqu'à la mort, faut-il le rappeler? Il convient donc de faire entrer de la crème hydratante dans l'espace protégé (voir le 2ème paragraphe).

En conclusion, si vous prévoyez venir en Afrique, munissez-vous d'une moustiquaire de bonne dimension, que vous pourrez fixer selon votre confort et vos besoins (on en trouve facilement sur place aussi). Et si vous venez accompagné, commencez tout de suite à répéter: LA moustiquaire! LA moustiquaire! LA moustiquaire!

1 commentaire:

  1. Salut Francois
    Te lire toujours passionnant.Nous imaginons très bien les situations vécues que tu décris avec passion,justesse et humour.
    PS. moi bientôt 40 ans de vie commune et je négocie " encore "
    oncle DÉDÉ tante MIMI

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